sardinade
Là, tout prêt, au dernier voyage, se bercait la mer du bruit de ses
propres flots. Les hublots de la vieille locomotive traversaient
des paysages jaunes, des paysages verts et pourtant dans un vieux film,
je me souviens le président disait " la france est gris en train". De
cinéma en cinéma, d'apparté en apparté, je me trouve devant la chambre
mystérieuse: la 248. Quel rapport avec la mer sinon le goût d'orient du
film.
Revenons en à la mer et à ses petites balles multicolores,émoi d
adolescent qui cherche, dans le corps de l'Autre qui bronze, le zeste
de féminité à lier à lui. D'une phrase à une autre, la mer change de
couleur. C'est quand elle est en colère que la mer est la plus belle.
Je ne parle pas de la mer où les coquillages et crustacés s'amoncellent
aux pieds des badauds trop nombreux. De la Mer qui sous ses aires de
furie porte des noms qui rappelent au combien la séduction est
périlleuse : la pointe du raz , la mer des trépassés.
Là, sentant bon le poisson, à l'âge de mes années qui n avait pas
encore atteint leur douzaine, je me rappelle d une mer déchainée, une
mer gris vert, à faire trembler d 'éffroi les toits des paillotes. Le
pirate sur le tonneau goguenard semblait à son aise sur cette mer où le Darkstar aurait été dans son élément. Premier souvenir de mer de
l'albatros que je suis.