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lio : antre bleu
10 avril 2006

le grimoire

Touché par ses mots, il gardait sa main dans celle de Lauranne. Il voulait rester là, Eliot, pour toujours, dans cet instant magique et figé. Chaque grain de la peau de ses doigts créaient des sensations avec ses doigts à lui. Juste un infime contact comme un lien étroit et délicieux. Leurs peaux étaient le plus tendre des parchemins. Celui où l'on pouvait lire des mots jamais murmurés jusqu'alors. Elle ressentait une pleinitude profonde à cet instant même. Ils trouvaient une respiration commune pour accompagner ces tendres mots. Une harmonie semblait se prolonger depuis leur rencontre. Ils se taisaient de plus en plus et pourtant se  connaissaient de mieux en mieux, leur langage était devenu duo. Très vite, ils se rendaient compte de l'unicité de leurs deux êtres, de leur deux âmes. Les souvenirs se forgeaient à longueur de peau sur la toile des draps où ils étaient enlacés. Il avait soif d'elle, de son âme, de son corps, de tout son être.

Pourtant un fragment de passé venait assombrir le regard de Lauranne. Eliot se noyait dans son regard et devinait ce qui se déssinait. Du cristal perlait doucement au plus profond de ses miroirs d'âme :
" - Que se passe t'il ma douce? lui demanda t'il
   - Le bonheur avec toi est un trésor de vie et j'ai peur de me réveiller, peur de plus sentir ta main dans la mienne.
    - Raconte moi ce qui vient te chagriner. Dis moi quelle note amer je devrais transformer en champagne. Dis moi comment enlever les épines sombres des roses et des orchidées."
Il mit un peu de temps à comprendre ses derniers mots, emu par le trémolo soudain de sa voix puis vint une lueur de compréhension dans son regard :
      - Quelque soit la route que je prendrais, tu ne sera pas loin. J'ai la chance de rester libre, libre à tes côtés. Ainsi nos deux mains réunis ne se sépareront jammais et où que l'on soit l'un, l'autre, tu y seras avec moi."
Il semblait porofondément ému par les sentiments qu'il faisaient naître chez elle, il retient une demi larme.
" - Mon ange j' ai toujours eu l'impression de ne pas mériter le bonheur, qu'il n'était pas fait pour moi, ni à ma portée. La vie souvent me l'a démontré. Et toi, tout droit descendu du ciel, tu " miracles" ma vie, me fait vivre un rêve les yeux grands ouverts et là j ai peur, mais avec toi j'ose penser que toujours je pourrais y croire.
  -  C'est peut être par ce qu'il me manquait cette étincelle, que je me trouvais au bord de la route avant toi, que je peux comprendre ce sentiment. Avec toi, je passe d'une vie paisible et où il ne se passait plus rien, à la découverte des grands espaces et des grandes sensations.  Alors, je crois en toi et en notre capacité d'émerveillement. Je crois aussi que cette capacité d'émerveillement nous menera au bonheur."
Il lui passa la main dans les cheveux dans un geste tendre et protecteur.
" - Des fêlures à l'âme nous en avons tous  deux, et n'appartient qu'à nous d en faire notre force. Notre union angélique pansera nos cicatrices."
Ecorchés, ils l'étaient tous les deux, l'antérieur de leur existence leur confèrait ce pouvoir, celui d avoir la capacité de reconnaître son autre. Tant d'années passées et enfin les anjumeaux s'étaient retrouvés, sans se chercher.
" - serre moi fort Eliot, serre moi très très fort." Elle voulait se fondre en lui, ne faire plus qu'un avec lui et doucement blottie au croeu de ses bras, elle laissa les larmes couler, des larmes de joie. Aussi fort et aussi proche d'elle qu'il pouvait l'être, ces yeux à lui commençait à s embuer aussi. Il retenait ses larmes pour mieux contenir les siennes. Il sentait cependant que ces larmes versées l'étaient pour eux deux. Comme un baume, un cicatrisant qui leur permettrait à tous les deux d'avoir un corps et un coeur neuf. Il lui fit le plus beau de ses sourires.
" - Allons nous sommes de grands enfants bercés de l'amour de l'un et de l'autre. Nous nous sommes écorchés séparément et chacun est là pour apaiser l'autre. j'aime ton sourire malicieux et ton regard si pénètrant. Continuons à nous dévoiler et sèchons ces écrans qui me cachent tes beaux yeux."

Tous deux savaient désormais que leurs vies étaient scellèes pour toujours et à jamais.
" - Tu sais Eliot, il se peut que je lève le voile, un jour, sur un passé qui se veut parfois trop lourd mais je sens que ton coeur pourra le supporter car il m'a dit " je t'aime"."
Elle lui caressa le visage  et ses larmes disparurent comme elles étaient venues.
   - Tu sais bien que tu peux tout me dire, Je t'aime aussi pour cette intimité partagée. Chaque morceau de toi que je découvre est comme un joyau qui vient enrichir ma vie et comprendre la mienne.  Je ne voudrais pas que ce sentiment noir que j'ai aussi trouvé chez toi et que je ne nommerais pas avant d'en être tout à fait certain, soit une entrave pour nous deux. Sache juste que la même hydre noir ou une hydre très proche vis en moi.  Depuis toi, elle s'éloigne, je t'aime." 
Les baisers de larmes échangées lui réchauffait le coeur.
" - nos confessions intimes se feront au fil du temps. Ne pas réveiller tous les démons, les laisser domrir encore, mais avec plus de sérénité. Je ne les crainds plus comme avant. Tu es ma force de vie."
A cet instant même, leur coeur battaient la chamade jusqu'à leur soulever violement la poitrine, c'est  intense et fort de sens.
" - Eliot avec toi je suis heureuse pour la première fois"
  - Lauranne si tendre et si douce comme la clef de notre coffre en bois d'ébène. J'y dépose nos mots de ce soir.  Nous y déposerons aussi un grimoire pour nos confessions intimes.  Une sorte de livre magique que nous scellerons de notre amour."
Elle se sentait apaisée et tellement bien ques ses yeux doucement se fermèrent alors qu'elle se trouvait au croeu de ses bras mais dans un souffle elle lui dit :
" - Je t'aime Eliot comme je n'ai jammais aimé.
   - Je t'aime Lauranne
Il s'endort dans le croeu de son corps, leurs souffles se faisaient face. Seul les anjumeaux pouvaient sentir la poussière d'étoile qui tombait de la voute astrale. Blottis l'un contre l'autre, ils rejoignaient leur pays rêvé.

LES ANJUMEAUX

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Commentaires
L
black bird : des que je la reverrai je lui dirai de venir lire tes comentaires elogieux
B
Tu as intérêt. Je ne veux pas loupé un épisode. Ah un tel talent, je t'envie.<br /> <br /> Bravo également à la deuxième paire de main.
L
black bird : ce n est pas fini je te préviendrais de le prochain episode la vie rêvée s ecrit en instantanée
B
Des anjumeaux... littérature fraîche et prose poétique. Douces pensées, baume de l'âme, un amour si pur, si entier.<br /> <br /> Je pars dans mes rêves car ceux-ci sont plus beaux que la réalité.<br /> <br /> Merci aux écrivains qui m'ont fait passer un délicieux moment dans une journée morne et fade.
L
laparhasard : comme un conte d amour et d eau fraiche
lio : antre bleu
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